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Asymétrie

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Dans ma recherche, je désirais vérifier si le simple aspect visuel d’une asymétrie condylaire (à l’œil nu) soit dans sa hauteur, largeur, aplatissement d’un côté par rapport à l’autre pouvait être statistiquement valable : on a ainsi colligé les mesures de HABET et KJELBERG (240) décrites dans la littérature comme étant aussi pertinentes statistiquement.

Nos résultats ont démontré qu’une visualisation des condyles n’était ni supérieure ni inférieure car non-statistiquement probante avec des déplacements de disques articulaires autant en sagittal qu’en coronal que d’ un côté ou de l’autre des condyles. Les résultats des mesures résultantes de HABET et KJELLIBERG ne l’étaient pas non plus.

En 1988, HABETS (164) avait lui-même prouvé qu’en calculant la symétrie entre les condyles et les rami, il y avait une différence significative entre les patients d’un groupe dentaire témoin par rapport à un groupe de patients avec des désordres crânio-mandibulaires. Il avait auparavant produit une étude concernant les panoramiques et les asymétries mandibulaires importantes (163).

En 1992, Miller VJ (328), étudia l’effet de l’âge sur l’asymétrie condylaire chez les patients avec des désordres crânio-mandibulaires d’origine arthrogénique. Il a démontré qu’il y avait corrélation. Il pense que cela dépendait d’une déplétion de la couche de cellules mésenchymateuses qui est généralement responsable de l’adaptation de la surface articulaire et qui, elle, diminue avec l’âge. Cela résulterait en une détérioration des surfaces articulaires et une diminution conséquente de l’asymétrie condylaire.

En 1994, Miller et collègues (329) étudièrent encore la relation âge-asymétrie condylaire chez des patients avec DTM d’origine myogénique ou arthritique chez 28 patients. Toujours avec la méthode de HABETS. Ils réussirent à créer des courbes pour 25 sur 28 patients.

En 1995, Ruf et Pancherz (449), puis Van Elslande (557, en 2008) avaient aussi questionné la fiabilité d’un panoramique pour évaluer les asymétries condylaires.

En 2002, Boratto, Micheletti et ass. (42) ont évalué la possibilité de reconnaître une asymétrie condyle-maxillaire inférieur au moyen d’une OPG par rapport à des mesures sur les mêmes crânes au point de vue morphologique. Ils n’ont pas trouvé de corrélation entre les 2. Ils expliquent cela par différente position du maxillaire antérieur durant les mesurages. Par contre, les résultats confirment que l’asymétrie condylaire peut être l’une des causes principales de l’asymétrie mandibulaire.

En 2002, Baratto et ass. (42) ont évalué la possibilité de reconnaître une asymétrie condylaire avec une radiographie panoramique, en utilisant 100 crânes du musée d’Anatomie de Pavie qui avaient démontré dans une étude précédente, une asymétrie. Donc après vérification par radiographie panoramique de tous ces mandibules, aucune corrélation entre l’asymétrie anatomique et l’asymétrie démontrée par panoramique. L’explication qui fut donnée, étant la différente position du maxillaire inférieur pendant les mesurages. Leurs résultats ont par ailleurs confirmé notre expérience quotidienne en dentisterie qu’une asymétrie condylaire peut être une des causes majeures de l’asymétrie de l’appareil stomatologique.

En 2004, Saglam et ass. (454) ont testé à nouveau la formule décrite par HABETS. Ils n’ont pas trouvé de différences statistiquement probantes entre les index d’asymétrie de patients avec DTM et un groupe témoin sans DTM. La moyenne de HABETS trouvée était 11.11 ± 11.03% par les patients avec DTM et de 8.36 ± 6.27% pour le groupe témoin.

En 2006, Klobas, Hanson et ass. (242), ont vérifié avec une étude à long-terme de 5 ans, chez 29 patients. Leur asymétrie condylaire était calculée sur une radiographie panoramique telle que décrite par HABETS et les joints étaient donc considérés asymétriques si les deux côtés avaient la différence de plus de 3%.

En 2006, Fallon et collègues (122) avaient étudié les panoramiques et la morphologie condylaire chez des cadavres humains. Ils avaient conclu que la vraie morphologie des condyles était non-reconnaissable sur des images panoramiques sans marqueurs. La même année Kambylafkas (328), étudia l’asymétrie mandibulaire versus les panoramiques. Il a trouvé que les mesures verticales postérieures d’asymétrie mandibulaire étaient plus spécifiques même s’il pouvait y avoir quelques erreurs diagnostiques sous-évaluées.

En 2007, Van Elslande et ass. (557), firent une étude afin de déterminer si l’image panoramique était valable pour détecter une asymétrie condylaire. Ils ont conclu que la magnification calculée par les compagnies ne correspondait pas uniformément à la réalité. Il croit que les nouvelles générations de Rx 3 dimensions seront nécessaires pour être pertinent.

En 2011, Fuentes et ass. (132) ont étudié les indices de HABETS et Kjellberg avec différentes angulations légères de la position de la tête en fonction du plan horizontal, soit 0°, 5°, 10°. Étonnamment, les deux indices ont démontré des informations cliniques acceptables sans différences statistiquement valables pour obtenir les informations quant aux asymétries condylaires ou des rami mandibulaires. Une étude semblable de Ludlow en 2007 (285) était aussi arrivée à la même conclusion, en comparant les mesures mandibulaires dans des images 2D (panoramique) et 3D (cone beam computed tomography). Leur conclusion étant que l’orientation du crâne durant l’acquisition des images n’influençait pas de façon significative les mesures linéaires effectuées.

En 2008, Van Elslande et collègues (557) ont étudié l’asymétrie mandibulaire sur des clichés panoramiques conventionnels ou digitaux. Ils ont trouvé 11 articles à ce sujet qui rencontraient leurs standards. Ils ont trouvé que même en sachant les magnifications déterminées par les compagnies, il y avait des correspondances inexactes avec les objets, et que les mesures verticales semblaient aussi plus adéquates que les mesures horizontales et que les images 3D seraient plus intéressantes dans les études d’asymétrie mandibulaire ou crânio-faciale. Habets en 1987,1988, 1989 auparavant avait aussi tenté des études similaires (151-152-153).

En 2012, Yanez-Vico et ass. (585) ont testé les 3D-CT pour trouver une association entre l’asymétrie condylaire et les désordres temporo-mandibulaires (DTM). Ils ont trouvé une asymétrie significative statistiquement (p<0.05) dans les hauteurs verticales, les plans sagittal et coronal, des patients qui présentaient une DTM. Donc ils ont déduit qu’une asymétrie condylaire en largeur, en hauteur et en longueur était un facteur commun des patients avec DTM.

En 2012, Iturriaga et ass. (208), ont voulu vérifier si la présence d’une asymétrie condylaire des articulations temporo-mandibulaires correspondait à des signes et symptômes de patients avec des désordres temporo -mandibulaires. Après avoir calculé les index de HABETS, et de Kjelliberg, afin de vérifier l’asymétrie condylaire verticale, ils ont classifié 70.8% des patients comme asymétriques selon HABETS et 54.2% selon Kjelliberg. Aucune différence statistique n’a été établie entre la sévérité des signes et symptômes des désordres temporo-mandibulaires et le sexe, l’âge, et les 2 index. Par contre, ils ont trouvé, que plus le patient était jeune, plus il était symétrique selon l’index de HABETS. Ils ont conclu qu’il est concevable que la présence d’une asymétrie condylaire verticale ne soit pas un facteur de risque dans le développement d’un désordre temporo-mandibulaire.

En 2013, Karic et ass. (223) rapportèrent une étude pilote de 14 patients (1h, 13f) avec DTM d’origine myogénique et 14 patients non-DTM. Ils ont étudié l’index d’ouverture mandibulaire (TOI) et l’index d’asymétrie de HABETS (AI) chez les 2 groupes. Les résultats démontrèrent que AI et TOI étaient significativement plus élevés chez les patients avec DTM myogéniques.

Par contre, en 2014, Qianyang Xie (583), a fait l’expérience contraire avec des radiographies postéro-antérieures et il a pu prouver que la sévérité de l’asymétrie mandibulaire était significativement probante avec la sévérité du déplacement du disque articulaire, de difformité du disque et d’un raccourcissement du condyle chez des patients âgés de moins de 20 ans.

Tel que suggéré par Wilkinson et ass. (581), en 1992, une plaque occlusale en acrylique rigide avec recouvrement complet était portée généralement pour 24h moins les repas. Après 4 à 6 mois, le patient était réévalué et s’il y avait eu une importante réduction des symptômes, les patients diminuaient progressivement le port de leur plaque. Après 5 ans, tous les patients avaient vu leur situation douloureuse se résorber, et cette façon de traiter semble donc porteuse de promesses. Bien sûr, suite au port de la plaque, les patients ayant réussi une stabilisation orale, avait poursuivi (prosthodontie, orthodontie, balancement d’occlusion). Ils dressaient aussi la conclusion que les patients présentaient une asymétrie condylaire de plus de 10%, bénéficiaient le plus d’une stabilisation orale permanente comme étape finale d’un traitement de leur DTM.

La recherche actuelle sur l’asymétrie condylaire est facilitée par les CBCT mais chaque dentiste n’est pas encore équipé de cette technologie coûteuse et qui dégage encore beaucoup de radiation, Han lin (281, en 2013).

En 2008, Syrynska (518), quant à elle, a prouvé que les index d’asymétrie de HABETS, de Kjelliberg et d’AAI (index d’asymétrie angulaire) sont des méthodes objectives d’estimation de la croissance mandibulaire.

ASYMÉTRIE

(42) Boratto R, Gambardella U, Micheletti P, Pagliani L, Preda L, Hansson TL. Condylar-Mandibular Asymmetry, a Reality. Bull. Group. Int. Rech. Sci. Stomatol. Odontol 2002; 44:52-56.

(122) Fallon S, Fritz GW, Laskin DM. Panoramic Imaging of the Temporomandibular joint: An Experimental Study Using Cadaveric Skulls. J Oral Maxillofac Surg 2006; 64:223-229.

(132) Fuentes R, Engelke W, Bustos L, Oporto G, Borie E, Sandoval P, Garay I, Bizama M, Borquez P. Reliability of Two Technique for Measuring Condylar Asymmetry with X-Rays. Int. J. Morphol 2011; 29(3):694-701.

(163) Habets LLMH, Bezuur JN, OOIJ C, Hansson TL. The orthopantomogram, an aid in diagnosis of temporomandibular joint problems. I. The factor of vertical magnification. Journal of Oral Rehabilitation 1987; 14:475-480.

(164) Habets LLMH, Bezuur JN, Naeiji M, Hansson TL. The Orthopantomogram, an aid in diagnosis of temporomandibular joint problems. II. The vertical symmetry. Journal of Oral Rehabilitation 1988; 15:465-471.

(165) Habets LLMH, Bezuur JN, Jimenez Lopez V, Hansson TL. The OPG: an aid in TMJ diagnostics, III. A comparison between lateral tomography and dental rotational panoramic radiography (Orthopantomography). Journal of Oral Rehabilitation 1989; 16:401-406.

(208) Iturriaga V, Navarro P, Cantin M, Fuentes R. Prevalence of Vertical Condilar Asymmetry of the Temporomandibular joint in Patients with Signs and Symptoms of temporomandibular Disorders. Int. J. Morphol 2012; 30(1):315-321.

(219) Kambylafkas P, Murdock E, Gilda E, Tallents RH. KYRKANIDES STEPHANOS. Validity of Panoramic Radiographs for Measuring Mandibular Asymmetry. Angle Orthod 2006; 76:388-393.

(223) Karic VV, Miller VJ, Nehete SR, Ofec R, Smidt A. The temporomandibular opening index and condylar asymmetry in myogenous TMD and non-TMD patients: Report of a pilot study. Quintessence Int 2013; 44:e141-e145.

(240) Kjellberg H, Ekestubbe A, Kiliaridis S, Thilander B. Condylar height on panoramic radiographs. A methodologic study with a clinical application. Acta Odontol Scand Feb 1994; 52(1):43-50.

(242) Klobas L, Gambardella U, Hansson TL. A 5-year follow-up of temporomandibular disorder treatment emphasizing condylar symmetry. Journal of Craniomandibular Practice Publisher oct. 2006; 24(4):265-273.

(281) Lin H, Zhu O, Lin Y, Wan S, Shu X, Xu Y, Zheng Y. Mandibular asymmetry: a three-dimensional quantification of bilateral condyles. Lin et al. Head & Face Medicine 2013; 9:42.

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(328) Miller VJ. The effect of age on condylar asymmetry in patients with craniomandibular disorders of arthrogenous origin. J Prosthet Dent Jun 1992; 67(6):845-6.

(329) Miller VJ, Zeltser R, Zeltser CH, Yoeli Z. The condylar asymmetry-age relationship myogenous of arthrogenous origin of pain in patients with temporomandibular disorders. J Oral Rehabil 1996 Jun; 23(6):392-4.

(449) Ruf S, Pancherz H. Is orthopantomography reliable for TMJ diagnosis? An experimental study on a dry skull. J Orafac Pain 1995 Fall; 9(4):365-74.

(454) Saglam AA, Snali G. condylar asymmetry measurements in patients with temporomandibular disorders. J Contemp Dent Pract Aug 15 2004; 5(3):59-65.

(518) Syrynska M, Szyszka L, Post M. The use of radiographs for assessment of asymmetric growth in mandible with AAI. One patient’s report. Pol J radio 2008; 73(3):17-20.

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(581) Wilkinson T, Hansson TL, McNeill C, Marcel T. A Comparison of the Success of 24 hour Occlusal Splint Therapy Versus Nocturnal Occlusal Splint Therapy in Reducing Craniomandibular Disorders. Journal of Craniomandibular Disorders Winter 1992; 6(1):64-70.

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(585) Yanez-Vico RM, Iglesias-Linares A, Torres-Lagares D, Gutierrez-Perez JL, Solano-Reina E. Association between condylar asymmetry and temporomandibular disorders using 3D-CT. Med oral patol Oral Cir buccl sep 2012; 17(5):852-8.

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