893, rue Notre-Dame
Repentigny, Québec
J5Y 1C6
En 1985, Lieberman et ass. (278) ont étudié 369 enfants Israéliens âgés de 10 à 18 ans (188 M, 181 F) en fonction de certaines caractéristiques morphologiques de malocclusion, soit la classification d’angle, les surplombs horizontal et vertical, les occlusions croisées et le chevauchement en rapport avec la présence ou l’absence de bruits à l’articulation temporo-mandibulaire, douleur musculaire à la palpation, et douleur au joint ATM. En plus 2 variables indépendantes soit usure dentaire et traitement orthodontique antérieur ont été introduites dans l’analyse statistique. L’usure occlusale dentaire et le surplomb vertical anormal (≥ 5mm) ont été les seuls facteurs qui augmentaient significativement la présence de symptômes de dysfonction à l’ATM.
En 1988, Pullinger et Monteiro (401), ont étudié 152 patients DTM (50 H, 102 F) de 18 à 35 ans comparés à 331 sujets (139 H, 192 F) dans un groupe témoin sans DTM en fonction de leur histoire de trauma tête et cou, de traitement orthodontique, de chirurgie molaire. Les histoires de trauma étaient significatives, l’orthodontie aussi mais sans spécificité. Rien de probant pour les extractions molaires. Ils ont conclu que certains facteurs de risques peuvent être soulignés mais on ne peut conclure à une relation cause à effet sans parler d’une prédisposition de facteurs structuraux et comportementaux.
En 1990, Egermark-Ericksson, Carlsson, Magnusson et Thilander (111) ont produit une étude longitudinale sur les malocclusions dentaires en relation avec les signes et symptômes des désordres temporo-mandibulaires chez les enfants et les adolescents. Ils ont étudié 238 sujets divisés en 3 groupes d’âge soit 7, 11, 15 ans et ils les ont suivi sur 4-5 ans. Ils ont conclu qu’il n’y avait pas un seul facteur occlusal majeur important dans le développement des DTM mais que des malocclusions morphologiques telles les occlusions croisées, les béances antérieures pourraient être un risque potentiel de développer un DTM. Une correction orthodontique de ces cas semblait alors être une bonne indication.
En 1991, Seligman et Pullinger (477) ont étudié le rôle de facteurs occlusaux fonctionnels dans la patho -physiologie des désordres temporo-mandibulaires (TMD). 1- Des études contrôlées n’ont pas démontré d’association entre les prématurités ou interférences occlusales et les signes et symptômes des TMD. Qui plus est, les interférences occlusales sont trop fréquentes et variables pour offrir une sensitivité ou spécificité pour définir une actuelle ou encore potentielle population avec TMD. 2- Des études de patients avec un glissement RC-OC suggèrent une lyse condylaire ou un remodelage osseux (ostéo-arthrose) qui peut augmenter le glissement. Mais la majorité des recherches ne le rapportent pas. 3- D’autres recherches suggèrent que des changements osseux peuvent induire et non être le résultat d’un glissement RC-OC. 4- Alors que les patrons de guidance occlusale semblent influencer les niveaux d’activité musculaires et les mouvements des mâchoires, la plupart des recherches ne suggère pas que la guidance occlusale puisse provoquer un DTM ou encore signifier la santé des ATM. 5- Les recherches passées ne semblent pas démontrer un effet des parafonctions chez des individus en bonne santé. 6- Les hommes démontrent une plus grande sévérité d’attrition que les femmes mais présentent beaucoup moins de symptômes. Des taux élevés d’attrition dentaire chez des patients avec DTM, sont principalement associés à de l’ostéo-arthrose et sont généralement attribués aux résultats de l’ostéo-arthrose plutôt qu’à une parafonction plus fréquente.
En 1993, Al-Hadi (1), a cherché la prévalence des désordres temporo-mandibulaires en relation avec quelques paramètres d’occlusion. Il étudia 600 patients (311 H, 289 F) de 18 à 22 ans. Ses résultats démontrent une plus haute dépendance entre les DTM et les classe II division I d’angle, les classes III, les occlusions en fonction de groupe, et les larges surplombs horizontaux. De plus, les classes II division II montraient une occurrence réduite de DTM. Quand les contacts balançants augmentaient, les DTM augmentaient aussi mais à cette époque, les DTM étaient détectés par un questionnaire et non cliniquement, encore moins par IRM. Aussi dans cette recherche, il n’y avait pas de différence de prévalence entre les hommes et les femmes. Les DTM étaient plus fréquents du côté de la mastication unilatérale. Si la contribution des facteurs occlusaux n’était pas zéro, la plupart des variations ne pouvait être considérée comme un facteur unique ou dominant pour inclure des DTM. Certains facteurs tels que la béance antérieure chez les patients avec ostéo-arthrose étaient considérés comme une conséquence plutôt qu’une étiologie des désordres temporo-mandibulaires. Il a aussi parlé des problèmes inhérents à des tests qui ne mesurent pas sensitivité et spécificité séparément. Ils utilisaient à l’époque des tomographies sagittales et frontales des 2 ATM pour diagnostiquer radiologiquement les désordres des joints.
Pullinger (403) en 1993, a effectué une analyse statistique multiple de régression par rapport aux risques de développer un DTM en fonction des facteurs occlusaux.
En 1994, on retrouve Keeling et collègues (232), et leur étude portant sur 3428 enfants de 6 à 12 ans, sans histoire de traitement orthodontique, examinés pour les facteurs cliniques et problèmes aux ATM. Ils ont trouvé que les facteurs comme ouverture buccale maximale plus que normale, chevauchement antérieur augmenté, surplomb vertical plus grand, avaient un risque plus élevé d’avoir des sons aux ATM tels que clic ou crépitus. Toutes les autres variables analysées n’étaient pas significatives.
En 1999, Crawford (76) voulut vérifier la relation de position axiale condylaire avec un indicateur de position condylaire (CPI) et voir si celle-ci était dictée par l’occlusion et des signes et symptômes de DTM. Ils ont vérifié les positions chez des patients idéaux ou relation centrique et occlusion centrique s’approximaient en relation avec un groupe contrôle non-traité. Les articulateurs SAM et Panadent sont généralement utilisés pour enregistrer la position des condyles dans les 3 plans de l’espace. Le MPI et le CPI mesurent la différence entre l’axe de l’articulateur (représentant la relation centrée) et l’occlusion centrée (intercuspidation maximale MPI). Les joints tracés sur papier devraient correspondre au glissement RC-OC sur les modèles dentaires montés sur articulateur. La relation centrique en bouche est obtenue par une manipulation du menton ou encore par technique bi-manuelle de Dawson. Puis un questionnaire d’évaluation basé sur l’index d’HELKIMO a été remis à chaque patient pour l’auto-évaluation de leur symptomatologie de leur DTM. Pour eux, CPI et MPI ne correspondent pas chez 83.3% des patients non-traités. Le déplacement des condyles trouvé était surtout vers le bas, antérieur ou postérieur.
En 1999, Clark et collègues (70) ont étudié 18 humains et 10 animaux en plaçant des prématurités en position intercuspidiennes et en mouvements latéraux. Ils ont trouvé que les interférences créent des dommages transitoires mais n’induisent pas nécessairement du bruxisme ni des DTM.
En 2000, Hagag et collègues (167) ont effectué une revue de littérature sur l’occlusion, les traitements prosthodontiques et les désordres temporo-mandibulaires. Ils ont conclu que même s’il n’y avait pas de relation confirmée entre les facteurs occlusaux et les DTM, une approche conservatrice incluant counseling, pharmacothérapie, physiothérapie et plaques occlusales, est conseillée.
Toujours en 2000, Greene et Laskin (156) ont introduit la notion de modèle basée vers l’approche méniscale plutôt que dentaire pour interpréter les DTM.
En 2001, Sonnesen, Bakke et Solow (495), ont étudié les DTM, en relation avec les dimensions cranio-faciales, la posture de la tête, et la force de l’occlusion chez 96 enfants (51 F, 45 M) âgés de 7 à 13 ans admis pour traitements orthodontiques. Les signes et symptômes des DTM étaient compilés avec 37 variables dont maux de tête, douleur faciale, clic, mobilité mandibulaire, douleurs musculaires à la palpation des muscles et des joints, puis les index d’HELKIMO. 33 variables crânio-faciales, 9 variables de postures cervicales furent enregistrées sur les radiographies céphalométriques. L’ampleur des associations significatives allait de basse à modérée. En général, les DTM corrélaient avec la colonne cervicale supérieure vers l’avant et une angulation cervicale augmentée. La douleur musculaire était associée avec les profils dolychofaciaux et une force d’occlusion diminuée. Un indice d’HELKIMO plus élevé était associé avec des valeurs plus petites des dimensions crânio-faciales linéaires verticales, horizontales, et transverses, ainsi qu’avec une force de mastication diminuée.
En 2002, Celic et collègues (58) ont investigué l’influence des facteurs occlusaux et des parafonctions sur la prévalence des signes et symptômes des désordres temporo-mandibulaires (DTM). Chez un groupe de jeunes adultes non soumis à un quelconque traitement, soit 230 hommes de 19 à 28 ans (21.3 d’âge moyen). 38% rapportèrent au moins 1 symptôme de DTM, alors que 45% démontraient un signe de DTM. Le clicking représentant 40% et la douleur à la palpation 34%, ont été les 2 signes et symptômes les plus fréquents. Une analyse logistique régressive à multivariance a démontré plusieurs autres facteurs occlusaux faibles mais correlés statistiquement significativement. Les signes de DTM correlés faiblement avec des caractéristiques de malocclusion tels classe II div. I, classe II div. II, classe III, et occlusion croisée, puis avec les prématurités en RC, avec les déviations des lignes médianes ≥ 2mm, moins de ≤ 10 contacts durant l’intercuspidation maximale, des balançants, un surplomb horizontal ≥ 5mm et les parafonctions de clenching et bruxisme. Leur conclusion fut que même s’ils ont démontré une certaine association entre des facteurs occlusaux et les DTM, cette association ne peut pas être considérée comme unique ou dominante pour définir les DTM dans une population. Il ne faudrait pas négliger d’autres causes dans les douleurs oro-faciales et les dysfonctions des ATM car il y a des causes multifactorielles dans les DTM.
En 2002, Thilander et Rubio (536), ont étudié la prévalence de DTM, chez les enfants et adolescents, avec une malocclusion et ce, à différents stages de développement dentaire. Un échantillon de 4724 enfants (2353 F, 2371 G, de 5 à 17 ans) divisés par âge chronologique et par stage de développement dentaire, soit dentition déciduelle, dentition mixte débutante, dentition mixte avancée et dentition permanente. Les enregistrements comprenaient l’occlusion fonctionnelle (glissement antérieur et latéral, interférence), usure dentaire, mobilité mandibulaire (ouverture maximale, déflection), douleur aux ATM, douleur à la palpation musculaire de DTM rapportée par les enfants. Les résultats ont démontré que 1 ou plus d’un signes cliniques étaient enregistrés chez 25% des sujets, et ceux-ci plutôt légers. Les prévalences augmentaient avec les différents stages de développement. Les filles étaient en général plus affectées que les garçons. Des associations significatives étaient trouvées entre différents signes et les DTM étaient associés avec les occlusions croisées postérieures, les béances antérieures et les classe III d’angle, et les surplombs horizontaux extrêmes.
En 2002, Vanderas et Papagiannoulis (555) ont effectué une analyse multifactorielle des dysfonctions cranio-mandibulaires (DCM) chez les enfants. Un échantillon de 314 enfants de 6 à 8 ans (161 G, 153F), ont été examinés cliniquement pour trouver des signes de DCM, symptômes de DCM et les parafonctions furent enregistrées. Le stress émotionnel fut mesuré par des tests urinaires : catécholamines incluant épinéphrine, norépinephrine, dopamine, détectés dans des échantillons d’urine de 24h, utilisant une chromatographie liquide à haute performance. Un questionnaire fut distribué aux parents pour collecter l’information des facteurs socio-économiques et aussi d’histoire des traumas dento-faciaux. Leurs résultats indiquaient que les occlusions croisées postérieures avec glissement latéral affectaient significativement la probabilité pour un enfant de développer une déviation de la mandibule à l’ouverture. De la même façon, l’occlusion croisée postérieure et l’épinéphrine avaient un impact significatif pour un enfant de développer de la douleur à l’ATM. Le surplomb horizontal avait un effet sur le cliking; le clenching, et le « biting » sur les objets avaient un effet sur la palpation musculaire qui devenait plus douloureuse. La morsure des lèvres et des joues influençait une ouverture dysfonctionnelle. D’ailleurs une douleur en ouverture buccale maximale était rapportée significative lorsque cette mauvaise habitude était présente. Sur la base de cette étude, il peut être suggéré que les parafonctions et certains facteurs psychologiques peuvent augmenter la probabilité pour un enfant de 6 à 8 ans, de développer des signes et symptômes de DCM.
En 2003, Ohta, Sato et collègues (362) ont étudié 41 patients (33 f, 8 H) de 16 à 66 ans en regard de contacts balançants pouvant induire des déplacements des disques articulaires des joints temporo-mandibulaires, et ce, avec des résonances magnétiques pour analyser les DTM. Les excursions mandibulaires latérales étaient classifiées en 3 sous-groupes. Les résultats ont démontré que le groupe avec des contacts balançants et travaillants simultanés était associé avec des dislocations du disque articulaire.
No 141, en 2004, Gesh, Bernhardt et collègues.
L’association de la malocclusion et de l’occlusion fonctionnelle avec les désordres temporo-mandibulaires (DTM) pour les adultes : Un examen systématique d’études basées sur la population
L’objectif de cet examen systématique d’études basées sur la population était d’établir s’il y avait des associations ou non qui existaient entre les différents types de malocclusions, comme des facteurs de l’occlusion fonctionnelle (interférences de l’occlusion, contacts non travaillants de l’occlusion latérale) et les désordres temporo-mandibulaires (DTM) chez des adultes de 20 ans et plus. Des critères définis ont été employés dans les recherches sur la base de données de MEDLINE et EMBASE, ainsi que dans des manuels de recherches. Finalement, en utilisant ces critères d’inclusion (un choix aléatoire de dossiers de résidents enregistrés dans le bureau ou une liste de recensement, un taux de réponses adéquat), de 22 études présélectionnées, 4 études pertinentes basées sur la population à ce sujet ont été trouvées. 18 études ont été exclues à cause des descriptions insuffisantes du matériel et des méthodes (manque ou description incertaine de l’échantillon, de la méthode, aléatoirement, distribution de l’âge), un mélange sous et au-dessus d’une population de 20 ans, ou différents résultats des intérêts (dent perdue ou prothèses). La qualité méthodologique des études sélectionnées était établie avec une liste d’évaluation de qualité. La moyenne du résultat méthodologique total atteint était d’une possibilité de 43 sur 100. Quelques associations ont été rapportées entre la malocclusion et les paramètres de l’occlusion fonctionnelle et clinique ainsi que des DTM suggérés, et ces associations n’étaient pas uniformes. Aucun facteur morphologique ou d’occlusion fonctionnelle particulière n’était apparent. De plus, les facteurs d’occlusion trouvés étaient en partie protecteur pour les DTM, les sujets ayant ces paramètres d’occlusion ont démontré moins de signes et symptômes de DTM (malocclusion cl II d’Angle, occlusion fermée, occlusion croisée antérieure). Une relation positive a été décrite dans 2 cas; entre le nombre de dents rotationnées latéralement et les symptômes suggérés de dysfonction, et entre les abrasions excessives et la dysfonction clinique. Dans aucun des cas, cependant, la force de la corrélation n’était donnée. En sommaire, quelques associations étaient établies entre la malocclusion ou l’occlusion fonctionnelle et les signes et symptômes des DTM. En vue du petit nombre d’études aléatoires et de la qualité de leur méthode, ces résultats devraient être vérifiés à travers des études valables ultérieures plus représentatives.
Il ne semble pas avoir d’accord dans la littérature s’il existe ou non des associations entre les facteurs d’occlusion et les désordres temporo-mandibulaires (DTM) et la force de ces associations. Ces écarts sont probablement attribués aux différences de l’échantillon (aléatoire ou sélectionnés, population de patients ou non patients, groupe d’âge, gammes d’âge, taille de l’échantillon, distribution du ratio du sexe) et les différences dans les méthodes d’examens (variables examinées, collection de méthodes de données).
Pour ces raisons, c’est évident qu’une approche systématique pas à pas pour une analyse de la littérature est nécessaire. Le total de littérature pertinente doit être cherchée, sélectionnée (qualité méthodologique), et analysée selon les critères définis précédemment. Pour effectuer cela, il est premièrement essentiel dans l’examen systématique de juger la qualité méthodologique de tous les articles originaux disponibles, et ensuite réévaluer le résultat de chacune des études. Le résultat systématique démontre une vue globale des évidences qui existent basées sur les connaissances des sujets. Basé sur les conclusions des examens systématiques, d’autres sujets ou études cliniques peuvent être garantis pour supporter ou étendre les conclusions ou résultats existants. Les objectifs de l’examen systématique présent étaient :
Méthode et matériel
Critères d’inclusion et stratégie cherchée
Types d’études inclues et exclues. L’objectif d’un échantillonnage est d’atteindre un échantillon qui correspond à la structure (distribution de l’âge, sexe, classe sociale, et d’autres paramètres sociodémographiques) de la population cible dans la région examinée. Les bureaux d’enregistrements de résidents fournissent une source adaptée de données pour des études épidémiologiques, parce que cela peut être considéré comme le seul (approximativement) enregistrement complet de la population cible ou de la communauté. Les types d’études suivantes ont été prises en considération :
Participants inclus dans l’étude. Les participants devaient avoir au moins 20 ans d’âge, ne devaient pas avoir de trauma à la région du crâne et d’inflammation arthritique systémique (polyarthrite chronique). Le taux de dents perdues ou le nombre de dents naturelles ou restaurées par prothèses devaient être adéquates pour permettre de déterminer les malocclusions et l’occlusion fonctionnelle. Les études de population générale qui incluent une grande échelle d’âge comme les études stratifiées avec des groupes d’âge représentatifs d’une certaine population d’âge étaient aussi prises en considération.
Les comparaisons essentielles d’une population à étudier. Les comparaisons de sujets des populations avec une morphologie normale ou qui dévie et / ou une occlusion fonctionnelle en respectant les DTM devaient être incorporées dans les études. La dysfonction, s’il y avait lieu, était déterminée par un examen clinique pour la détection des symptômes cliniques et / ou un entretien ou un questionnaire pour identifier les symptômes subjectifs de DTM.
Les variables d’intérêts étudiées étaient la relation entre les facteurs suivants :
Les stratégies de recherches suivantes (études de 1966 à février 2002) étaient utilisées pour identifier les études représentatives :
Méthode d’examen
Un des auteurs entreprenait l’identification de l’étude, l’extraction de données, et une recherche manuelle. Les données étaient extraites de chacun des rapports sans être aveuglées par la paternité de l’étude ou les résultats obtenus.
Un second auteur aida à l’évaluation des études si jamais un doute existait à savoir si elles devaient ou non être inclues dans l’examen.
L’année de publication, la procédure de l’échantillon (aléatoire, base de population, réponse), résultats, grandeur de l’échantillon, et l’âge des sujets furent enregistrés.
Pour évaluer la qualité méthodologique des études sélectionnées, une liste d’évaluation de qualité, développée par Nguyen et al, fut utilisée (table 1) et adaptée à l’étude présente. Les items incorporés étaient généralement acceptés comme critères méthodologiques. Pour standardiser la procédure de notation, les accompagnements des directions d’utilisation étaient appliqués (table 2). Les critères étaient divisés en 2 catégories de validité interne et externe. La validité externe était nécessaire pour l’extrapolation des résultats de l’étude et la validité interne pour la solidité de l’étude par elle-même. Deux chercheurs indépendants ont noté la qualité méthodologique de chacune des études. Les désaccords entre les 2 examinateurs étaient discutés pour atteindre un consensus.
Résultats
La recherche systématique des bases de données MEDLINE et EMBASE ainsi que la recherche manuelle ont résulté en 349 articles. La visualisation des titres et des abstracts ainsi que les textes complets des manuels de recherche a donné 42 articles. Leurs références à la littérature ont produit un autre 32 articles. Un total de 74 textes complets ont été examinés. Vingt-deux études sont décrites ici. Quatre études pertinentes, représentatives, basées de population d’études sur le sujet de cette revue, ont été trouvées pour réaliser l’inclusion des critères. Dix-huit études ont donc été exclues.
Qualité méthodologique des études inclues
La table 3 démontre la qualité du pointage de chacune des études après que le consensus des examinateurs fut atteint. Les deux catégories de la qualité des études, validité externe et interne, sont rapportées séparément. Pour atteindre la relation entre la morphologie et l’occlusion fonctionnelle et les signes et symptômes des DTM, seules les données sur le type et le degré de malocclusion / occlusion dynamique, et sur le type, l’incidence, et l’intensité des DTM rapportés dans chacune des études étaient nécessaires. La validité externe est assez importante, en autant que ces items s’adressent à la procédure de l’échantillonnage aléatoire pour l’enregistrement des dossiers des résidents ou des listes de recensement, des critères de sélection, facteurs potentiels de confusion, etc. Le résultat du pointage de la validité externe se situait de 18 à 29 (maximum 38, moyenne 23). La liste de la catégorie de la validité interne de l’évaluation méthodologique était aussi pertinente, parce que les items concernés répondaient au taux (participation sur invitation > 50%), le type d’étude, les méthodes de mesures, fiabilité inter et intra examinateurs, mesures à l’aveugle, etc. Le résultat des pointages de la validité interne se situait de 14 à 25 (maximum 62, moyenne 20). La validité des résultats communs pour la population en générale, le pointage méthodologique significatif total était de 43 avec une échelle de 32 à 54 points (maximum 100).
…
Les caractéristiques des études incluses
Les quatre études pertinentes sont décrites en dessous (table 4).
Mohlin.
L’association des malocclusions et des interférences occlusales, aussi les modèles de contacts dentaires avec des symptômes de DTM cliniques et subjectifs ont été étudiés. Cette étude incluait seulement les femmes entre 20 et 45 ans (moyenne 31.4 ans) de Göteborg, Suède, qui ont été sélectionnées aléatoirement d’une liste de recensement. Des résultats cliniques ont été obtenus pour 205 femmes sur un total de 505. L’évaluation clinique du statut fonctionnel de l’ATM était composée des mouvements mandibulaires, la douleur au mouvement, les sons de l’ATM, la sensibilité musculaire, la sensibilité à l’ATM, et les interférences cuspales. La sévérité des symptômes était estimée par l’index de dysfonction de Helkimo. Cet index a 4 grades de dysfonction (0 = pas de symptômes cliniques; I = jusqu’à quatre symptômes légers; II = au moins un symptôme sévère ou cinq symptômes légers; III = jusqu’à cinq symptômes sévères) et est basé sur la capacité réduite du mouvement de la mandibule ou de la déviation pendant l’ouverture, le verrouillage, ou la luxation de l’ATM, sur les sons à l’ATM, et la sensibilité des muscles et de l’ATM.
D’autres variables indépendantes des analyses, les facteurs des malocclusions et de l’occlusion fonctionnelle (interférences cuspales, modèles de contacts dentaires) sont listées dans la table 4. Les paramètres socio -démographiques n’ont pas été pris en considération. Les associations multifactorielles ont été statistiquement examinées par des multiples étapes d’analyses de régression. Le taux de réponse était de 40.6% pour les sujets qui avaient un examen clinique ainsi que anamnestique.
Il n’y avait pas d’association entre aucune malocclusion simple et la sévérité des signes cliniques. Une corrélation positive existait entre le nombre de dents latérales rotationnées et les symptômes subjectifs de dysfonction, mais la solidité de la corrélation n’était pas déclarée. Aucune association n’a été décrite entre l’occlusion fonctionnelle et les DTM.
Jenni et al.
Cette étude a recherché les différences de fréquence dans la détermination clinique et anamnestique de la dysfonction cranio-mandibulaire entre les populations avec ou sans interférences occlusales. Les variables de l’occlusion morphologique n’ont pas été examinées. Les variables analysées sont présentes dans la table 4. Les participants féminins et masculins (n = 210) entre 20 et 69 ans de 23 communautés dans le canton de Bern en Suisse (6 villes, 17 villages) ont été sélectionnés aléatoirement parmi des résidents enregistrés. Le système temporo -mandibulaire était évalué, basé sur l’index de dysfonction anamnestique et modifié cliniquement par rapport à Helkimo. Cette étude croisée peut être considérée comme une base de population car il y avait un échantillon aléatoire de dossiers de résidents enregistrés au bureau et le taux de participation était de 60%. Un test bi-varié de chi quadrillé entre l’index de dysfonction clinique / anamnestique et les interférences occlusales a été employé.
Aucune différence statistiquement significative dans la fréquence des interférences occlusales n’ a été trouvée entre les groupes de la dysfonction clinique (quatre grades de Helkimo) et de la dysfonction anamnestique incluant les groupes composés des individus asymptomatiques cliniquement et subjectivement. Il y avait aussi un manque de relation significative entre les interférences occlusales et le degré de dysfonction clinique.
Table 4. Variables analysées pour les études de population de base en association avec la malocclusion et l’occlusion fonctionnelle et les DTM
Szentpetery et al.
Les corrélations bi-variées entre les signes et symptômes de la dysfonction mandibulaire et l’occlusion morphologique / fonctionnelle ainsi que d’autres paramètres ont été étudiés (table 4). Chaque vingtième personne a été sélectionnée sur approximativement 500 personnes qui ont utilisé à un service de radiographie locale pour un dépistage annuel obligatoire de la tuberculose dans une ville de taille moyenne avec 160,000 habitants (Szeged, sud-est Hongrie). Six-cent individus (285 hommes [47.5%, moyenne d’âge 39 ans], 315 femmes [52.5%, moyenne d’âge 42 ans]) ont été choisis. Les résultats et l’évaluation du système temporo-mandibulaire étaient basés sur l’index de la dysfonction anamnestique et clinique de Helkimo. Voir la table 4 pour les variables analysées. Cette étude croisée par section était limitée à cette population, depuis qu’une procédure de substitution avait été utilisée pour la sélection aléatoire, une sélection systématique (chaque 20e patient). Seules les corrélations bi-variées (Pearson’s chi-squared test avec correction de Yate pour la corrélation entre la dysfonction mandibulaire et l’occlusion) ont été réalisées. Dû à tous les dépistages obligatoires de la tuberculose pour les habitants, le taux de réponse est supposé être de 100%.
Pour les variables de l’occlusion morphologique, il n’y avait pas de corrélations significatives avec l’index de dysfonction clinique ou anamnestique de Helkimo, excepté pour la classe II d’Angle, malocclusion division 2 (= occlusion distale avec une rétrusion des dents antérieures) et les occlusions fermées. Toutefois, les deux corrélations sont négatives, elles étaient associées relativement moins avec les DTM. La solidité des corrélations n’était pas déclarée mais était statistiquement significative (P < .05). Les variables de l’occlusion fonctionnelle n’ont démontré aucune corrélation significative avec l’index de dysfonction clinique ou anamnestique, excepté pour les abrasions excessives, qui était en corrélation positive avec l’index de dysfonction clinique. La solidité de la corrélation n’était pas déclarée, mais elle était significative (P < .05).
Dworkin et al.
La communauté de cas de DTM versus la communauté des cas contrôles en ce qui concerne la malocclusion ont été étudiées. Dans l’un des aspects de l’étude, les participants avec DTM étaient comparés bi-variablement (chi-square test) en terme de malocclusions variées des sujets sans signes ou symptômes de la dysfonction mandibulaire. Un échantillonnage des probabilités en strates d’âge a été choisi venant de dossiers de membres adultes volontaires engagés dans une assurance et une organisation de maintenance de la santé (320,000 engagés) à Seattle, Washington, qui a environ 1.3 million d’habitants. D’un échantillon aléatoire de 1265 engagés, les participants avec un DTM et / ou douleur faciale étaient séparés de ceux sans douleur de DTM par l’utilisation d’un questionnaire de dépistage (table 4). Parmi ceux sans douleur de DTM, un échantillon de 30% a été sélectionné aléatoirement, et parmi ceux avec douleur de DTM, ils étaient investigués plus en profondeur. Dans une partie de l’examen et de l’entrevue, les deux groupes ont été examinés pour les signes et symptômes de DTM, variables occlusales, et d’autres paramètres. Cent-huit cas d’hommes et de femmes de DTM et 210 contrôles dans deux groupes d’âge (18 à 44 ans, 45 à 75 ans) ont été évalués. Les résultats de cette étude étaient limités à cette base de la population, comme la sélection aléatoire des sujets ne provenait pas de dossiers enregistrés dans un bureau ou d’une liste de recensement. Au lieu, les sujets étaient sélectionnés par une méthode substitutive de dossiers de membres volontairement engagés dans une assurance et une organisation de maintenance de la santé. Le taux de réponse pour la communauté de contrôle était de 59.9% et de 68.6% pour la communauté avec des cas de DTM. La prévalence des malocclusions variées des sujets avec ou sans DTM a été comparée de façon bi-variée utilisant le chi-square test.
Aucune différence statistiquement significative n’a été trouvée entre les cas de DTM et les contrôles avec respect des malocclusions surveillées, excepté pour les occlusions croisées antérieures, qui surviennent plus fréquemment dans le contrôle des DTM sans signes et symptômes.
Caractéristiques des études exclues
Dans les études suivantes, la méthode et / ou le matériel étaient les raisons pour l’exclusion :
Dans les études suivantes, l’intérêt du résultat était la raison pour l’exclusion.
Discussion
Cet examen a tenté d’analyser les études publiées de la population de base adulte sur la relation de la malocclusion et de l’occlusion fonctionnelle des DTM et ses signes et symptômes. Seulement quelques études valides et pertinentes (n = 4) avec le sujet ont rencontré les critères d’inclusion ce qui a permis un résultat approximatif au sujet d’une population de base. Dix-huit études traitaient de ce sujet mais ne rencontraient pas les critères d’inclusion et qui ont donc été exclues. Du au petit nombre d’études et aux données statistiques manquantes ou non uniformes, une réévaluation non statistique (méta-analyse) d’études croisées en section a été conduite.
Pour être considérée suffisamment représentative de la population, une étude d’association doit inclure les aspects méthodologiques majeurs suivants :
Basée sur ces critères, la qualité méthodologique des études sélectionnées a varié, comme expliqué ci-dessous :
La plupart de plusieurs listes actuelles de contrôle assure la solidité méthodologique d’une étude qui, elle, évalue la qualité d’essais cliniques aléatoires mais pas d’études d’observation, même si la plupart des investigations en dentisterie est fondée sur des observations. Dans l’analyse courante de la qualité méthodologique des études sélectionnées, la liste de contrôle de Nguyen a été utilisée pour les études d’observation. Les items incorporés dans cette liste de contrôle incluaient généralement les critères acceptés et étaient groupés en deux catégories : validité externe et interne.
Le pointage des résultats de la validité externe concernant la procédure de l’échantillon aléatoire, critères de sélection, risques potentiels de confusion, etc, était en moyenne de 23 (échelle de 18 à 29) sur une possibilité de 38. Ceci donnait plus de 50%. Toutefois, le pointage des résultats de la validité interne concernant le taux de réponse, le type d’étude, les méthodes de mesure, la fiabilité inter et intra-examinateurs, les mesures à l’aveugle, etc, c’était en moyenne 20 (échelle de 14 à 25) (seulement un tiers d’une possibilité de 62). La validité du résultat commun de la population générale, la moyenne totale du pointage méthodologique était encore sous 50% (43 sur un maximum de 100 points [échelle de 32 à 54]). Ceci démontre la validité modérée des études sous enquête et implique la nécessité d’études ultérieures avec une qualité méthodologique plus élevée pour obtenir des réponses valables à la question posée dans cette étude.
Dans ces études représentatives sur les associations des différents types de malocclusion et les facteurs d’une occlusion fonctionnelle (interférences occlusales, contacts occlusaux balançants, contacts occlusaux hyper-balançants, abrasions, etc) avec des signes et symptômes de DTM, aucune association virtuelle n’a été trouvée. A part d’un facteur occlusal, Mohlin n’a trouvé aucune association entre la malocclusion simple et la sévérité des signes cliniques. Jenni et al n’ont trouvé aucune corrélation significative entre les interférences occlusales et le degré de dysfonction clinique. Avec deux exceptions, Szentpetery et al n’ont aussi trouvé aucune corrélation significative entre malocclusion / variables de l’occlusion fonctionnelle et l’index de dysfonction clinique et anamnestique selon Helkimo.
Les associations trouvées n’étaient pas uniformes. Aucune morphologie particulière ou facteur d’occlusion fonctionnelle n’est devenu évident. En plus, les facteurs occlusaux trouvés étaient en partie protecteurs pour les DTM (les sujets exposant ces paramètres occlusaux avaient relativement quelques signes et symptômes de DTM). Ceci était vrai pour les malocclusions de cl II d’Angle pour Szentpetery et al, et les occlusions fermées et dans le cas de Dworkin et al pour les occlusions croisées antérieures. Les occlusions croisées antérieures se produisaient plus fréquemment dans le groupe contrôle que pour les cas de DTM.
Il y avait seulement deux cas où la corrélation était positive : Mohlin a déclaré une relation positive entre le nombre de dents latérales rotationnées et les symptômes dysfonctionnels subjectifs. Pour Szentpetery et al, les abrasions excessives étaient en corrélation avec l’index de dysfonction clinique selon Helkimo. A part la probabilité d’erreur, la direction (positive, négative) et spécifiquement le pouvoir de l’association sont importants pour cette corrélation. Ce dernier n’était pas déclaré dans d’autres études.
Des dissertations non publiées et des études avec une échelle d’âge sous 20 ans étaient prises en ligne de compte dans cette étude. L’étude de la population de base suivante devrait, toutefois, être mentionnée car c’est un shéma d’étude comparable et parce qu’il faut assumer que le groupe des 15 à 19 ans n’avait pas d’influence sur les résultats de l’échantillon entier car aucune association n’a été trouvée pour tous les 15 à 74 ans. Le Dutch National Dental Survey (DNDS) était une enquête à l’échelle mondiale des conditions orales, des traitements nécessaires, et de l’attitude vers les soins de la santé dentaire pour la population adulte néerlandaise en 1986. Un échantillon aléatoire de 7879 hommes et femmes a été sélectionné comme représentatif de la population néerlandaise. Des 6577 personnes contactées, 3526 ont pris part à l’entrevue et à l’examen dentaire, menant à un taux de réponse de 53.6%. De cette étude, les prévalences, la méta-analyse, le besoin et la demande pour le traitement des DTM étaient publiés. Toutefois, les associations entre la malocclusion ou l’occlusion fonctionnelle et les DTM, décrites dans la dissertation de De Kanter, n’étaient pas publiées. La valeur P a été donnée mais pas la quantification de ces associations. Les conclusions principales de l’examen clinique et anamnestique selon Helkimo, basées sur l’analyse de régression multiple de l’échantillon à l’échelle mondiale (n = 2718) était que : de 42 variables analysées, la morphologie (surplomb horizontal, surplomb vertical, classification d’Angle, chevauchement) et les facteurs d’occlusion fonctionnelle (contacts occlusaux, nombre de dents) n’étaient pas statistiquement pertinents par rapport aux DTM. Toutefois l’âge et le genre étaient reliés.
Conclusion
Dans les études représentatives examinées et évaluées, seulement quelques associations ont été rapportées entre les facteurs des malocclusions de l’occlusion fonctionnelle et les DTM. En plus, elles n’étaient pas uniformes. Les facteurs occlusaux semblaient être seulement une partie de la mosaïque dans le processus multifactoriel des DTM. Dans la recherche étiologique des DTM, d’autres facteurs généraux médicaux n’étaient pas occlusalement reliés, comme des paramètres systémiques et génétiques, etc, devraient être pris plus en considération. Avec respect à l’égard de la pratique, les résultats de ces études supportent la pensée que, tous traitements dentaires reliés à l’occlusion, spécifiquement pour les thérapies occlusales irréversibles (ajustement occlusal, traitement dentaire de restaurations, orthodontie, ou traitement orthognatique) utilisés comme traitements directs pour les DTM, doivent être utilisés avec grande précaution. L’efficacité de ces traitements pour les DTM n’est pas prévisible. Des études ultérieures de population de base sur ce sujet avec la qualité méthodologique adéquate, basées sur un échantillon aléatoire avec une grandeur d’échantillon suffisant (pouvoir) et un taux de réponse adéquat, sont à espérer. En plus les examens systématiques cliniques des patients des populations étudiées, qui n’ont pas été pris en compte dans cette étude, sont nécessaires.
En 2004, Rinchuse et collègues (421) argumentent au sujet de la dichotomie des points de vue en occlusion et en désordre temporo-mandibulaire. Ils parlent de ceux qui croient plus à une vue basée sur l’expérience clinique et je dirais plus occlusionniste et aussi de ceux qui sont partisans d’une base à évidence scientifique et qui prône une grande préférence aux traitements de phase I seulement car ils croient que l’occlusion n’est pas responsable des DTM.
En 2004, Taskaya-Yilmaz et ass. (528) ont étudié avec des résonances magnétiques (IRM) la relation entre la position du condyle et du disque de l’articulation temporo-mandibulaire et les contacts occlusaux dans les excursions latérales de patients avec des désordres temporo-mandibulaires. Ils avaient 61 sujets (44F, 17M de 20 à 58 ans) avec DTM et IRM. Ils ont conclu que les contacts balançants étaient cliniquement significatifs dans le déplacement antérieur du disque articulaire mais pas avec la sévérité d’un tel déplacement et ce, pour les guidances canines ou encore les guidances de groupe. Il n’y avait pas non plus de corrélation entre la position du condyle dans les groupes. Les déplacements antérieurs du disque étaient plus fréquents statistiquement chez des patients avec fonction du groupe que chez ceux avec guidance canine. Donc les balançants ne peuvent être considérés comme une cause primaire des DTM.
En 2005, Sonnesen et Bakke (493) ont étudié la force de mastication en relation avec l’occlusion, les dimensions dento-faciales et la posture de la tête chez les enfants pré-orthodontie. Il y avait 88 enfants (48F, 40G) de 7 à 13 ans. La force de mastication était mesurée dans la région molaire avec un transducteur de pression. La classification d’Angle, le nombre de dents, les contacts en intercuspidation maximale furent notés et les mesures d’arcades dentaires furent calculées sur des modèles de plâtre. Les dimensions crânio-faciales et la posture de la tête furent évaluées sur des céphalomètres (tête en position miroir). Chez les filles, la force de mastication (FM) maximale augmentait significativement avec l’âge, et avec le nombre de dents pour les 2 genres. Chez les garçons, on nota une forte corrélation entre force de mastication et la morphologie crânienne (relation verticale des mâchoires). Aucune corrélation entre la force de mastication et la posture de la tête ne fut trouvée.
En 2007, Luther (289,290) produisit une révision de ce qui se passait dans le monde de l’occlusion et du désordre temporo-mandibulaire, intitulée : Damnés si nous agissons, damnés si nous n’agissons pas. Il a trouvé que la prévalence variait énormément (de 7 à 84%) dépendant des études. Que la confusion qui régnait dépendait probablement du mode de détermination d’un DTM. Généralement, il semble qu’il y ait environ 10% de la population au-dessus de 18 ans avec de la douleur à l’ATM.
En 2007, Selaimen et collègues (476) ont étudié les facteurs occlusaux les plus à risque de développer des désordres temporo-mandibulaires chez 72 patients DTM et 30 patients de contrôle. Les classes II et l’absence de guidance canine étaient plus fréquents chez des patients avec DTM. La douleur spontanée et la douleur à la palpation étaient aussi statistiquement plus sévères chez les DTM.
En 2008, Sonnesen et ass. (498) étudièrent les DTM et l’état psychologique de 30 patients adultes (20F, 10H d’âge moyen autour de 30 à 35 ans) avec surplomb vertical exagéré (deep bite, DB), comparé à un groupe contrôle avec une occlusion neutre. Les patients avec deep bite rapportèrent plus fréquemment du bruxisme diurne et nocturne, une occlusion moins confortable, de la raideur à la mâchoire, des sons dans les oreilles. Les maux de tête, désordres musculaires, déplacements des disques articulaires et autres points, arrivaient significativement plus fréquemment chez le groupe avec occlusion deep bite. Ils conclurent que les patients avec deep bite, en particulier avec des incisives supérieures inclinées vers l’arrière peuvent présenter un risque accru pour les DTM.
En 2009, Chiappe et collègues (62) ont quantifié la valeur de 12 variables dans la prédiction d’un déplacement d’un disque articulaire avec réduction en accord avec les critères diagnostiques (RDC/TMD). L’échantillon consistait de 165 patients avec DTM (65H, 100F) d’âge moyen 32.55 (± 11.685) et un groupe contrôle de 145 sujets (65H, 80F, âge moyen 31.24 ± 12.436) sans DTM. Le modèle final incluant les variables occlusales significatives révéla une capacité discriminante optimale pour prédire les patients avec TMD réductibles avec une sensitivité de 63.6%, une spécificité de 64.8% pour les sujets sains, et une validité de 64.2%. Les variables occlusales démontrèrent une valeur prédictive basse pour détecter des déplacements des disques. Ils suggérèrent une approche multifonctionnelle et une analyse statistique multivariée pour le futur.
En 2009, Bourzgui et collègues (44), ont étudié les dysfonctions crânio-mandibulaires et les malocclusions chez un échantillon de 142 étudiants de la faculté de médecine dentaire de Casablanca de 18 à 30 ans. (f=66.9%). 54.9% de l’échantillon présentent au moins un signe de DCM dont 61.3% sont de sexe féminin. Le bruit articulaire a été rapporté chez 21.8% des cas, 32.4% pour la palpation musculaire. 9.9% du côté droit et 19.7% du côté gauche présentaient un bruit unilatéral. La limitation à l’ouverture a été rapportée dans 12% des cas. La notion de la douleur est présente chez 17.5% des cas avec 3.50% aux ATM, 3.5% au niveau des masséters, 1.4% aux temporaux, 9.1% au niveau des cervicales, lombaires, auriculaires, dentaires et de la chaîne scapulaire. La palpation musculaire est positive chez 5.6%. La trajectoire d’ouverture et de fermeture est perturbée dans 40.8% des cas; cette perturbation est sous forme de louvoiement (31%) et de déviation à droite ou à gauche (9.8%). Nous avons aussi relevé 4.9% d’asymétries faciales. 68.3% des cas présentent une typologie faciale hyper-divergente en faveur d’une musculature hypotonique. L’examen occlusal a montré que la Classe I molaire d’angle est présente chez 69% de notre échantillon alors que la classe I canine n’est retrouvée que chez 56.3%. L’overjet est insuffisant chez 7% des cas et augmenté chez 25.3%. Le recouvrement est insuffisant chez 30.2%, il est exagéré chez 43.6% des cas. L’articulé inversé antérieur est présent chez 10.6% de notre échantillon. Les médianes incisives sont déviées chez 60.6%. 9.9% des cas ont un articulé inversé latéral. Les parafonctions sont absentes chez 76.1% des sujets, 13.4% présentent un serrement des dents, 9.9% ont une onychophagie et 0.7% sucent leur pouce. D’autres parafonctions sont présentes mais à des proportions faibles (interposition ou mordillement de la lèvre inférieure ou du stylo, tic latéral de la mandibule…). Ils ont utilisé le test statistique Khi2 à la recherche d’une éventuelle association entre la présence d’au moins un signe de DCM, l’indice d’Helkimo d’anamnèse, l’indice d’Helkimo d’examen et les facteurs suivants : sexe, présence d’encombrement, Classe d’angle, overjet, recouvrement, déviation des médianes incisives, interférences en propulsion et en latéralité ainsi que le décalage vertical, latéral et sagittal entre l’occlusion d’ intercuspidation maximale (OIM) et l’occlusion en relation centrée (ORC). Aucune corrélation positive n’a pu être établie entre les DCM et les différentes malocclusions à l’exception de l’association recouvrement incisif et indice d’Helkimo d’anamnèse, et l’association décalage vertical ORC-OIM et l’indice d’Helkimo d’examen. Le désordre temporo-mandibulaire est un terme collectif pour un ensemble de signes et de symptômes cliniques impliquant la musculature masticatoire, l’articulation temporo-mandibulaire ou les deux. Ce terme est synonyme au désordre cranio-mandibulaire (DCM). Les DCM peuvent être associés à des maux de tête, des hypertrophies musculaires non douloureuses, une occlusion anormale et des altérations osseuses de l’articulation temporo-mandibulaire; et qui peuvent être reliés aussi à des habitudes stressantes, activités parafonctionnelles, désordres émotionnels, malformations structurales, traumatisme cranio-faciaux et des dysharmonies occlusales (5, en 2005).
Les études récentes indiquent que la douleur reste le principale motif de consultation (3, 11, 12). Elle est présente chez 50% à 80% des cas; il a été rapporté que 10 millions d’américains par an souffrent de DCM, et que, sur une population consultante, 75% présentent au moins un signe de DCM (douleur ou bruit articulaire), et 33% d’une population non consultante présente au moins un signe de DCM (13, 14). Dans leur étude, la prévalence des étudiants, qui présentent au moins un signe de DCM, est de 54.9%, ce qui reste assez élevé pour une population non consultante.
OCCLUSION
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